Ukraine envisage de quitter la Convention sur les mines : un choix stratégique face à la Russie ?

2025-06-29
Ukraine envisage de quitter la Convention sur les mines : un choix stratégique face à la Russie ?
Le Parisien

L'Ukraine pourrait bien faire volte-face sur une question cruciale en matière de droit humanitaire international : son adhésion à la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel. Une décision controversée, annoncée par un décret présidentiel signé dimanche par Volodymyr Zelensky, et justifiée par Kiev comme une réponse « nécessaire et proportionnée » face à l'agression russe.

Un contexte de guerre justifie une réévaluation

Depuis le début de l'invasion russe en février 2022, l'Ukraine est confrontée à une utilisation massive de mines terrestres par les forces armées russes, semant la terre de pièges mortels pour les civils et les militaires. Face à cette situation, la diplomatie ukrainienne estime qu'il est impératif de disposer de la possibilité de déployer ses propres mines antipersonnel pour se défendre et protéger son territoire. Cette justification est d'autant plus sensible que la Convention de 1997, qui interdit la production, le stockage et l'utilisation de ces armes, est largement soutenue par la communauté internationale.

La Convention sur l'interdiction des mines : un engagement international

L'Ukraine avait adhéré à la Convention en 2006, s'engageant ainsi à ne jamais utiliser, stocker ou produire de mines antipersonnel. Le retrait de cette convention est donc un geste politique majeur, qui s'inscrit dans un contexte de guerre et de tensions internationales exacerbées. Il soulève des questions éthiques et juridiques importantes, notamment concernant le respect du droit humanitaire et la protection des populations civiles.

Les implications du retrait

Le retrait de l'Ukraine de la Convention pourrait avoir des conséquences significatives sur son image internationale et sur ses relations avec certains pays, notamment ceux qui sont fortement attachés à l'interdiction des mines antipersonnel. Cependant, Kiev semble prête à assumer ces risques, arguant que sa survie et sa sécurité nationale sont en jeu. La décision de Zelensky pourrait également encourager d'autres pays en conflit à reconsidérer leurs engagements en matière de droit humanitaire.

Une décision difficile, mais nécessaire selon Kiev

Volodymyr Zelensky a lui-même souligné la difficulté de cette décision, reconnaissant qu'elle va à l'encontre des principes humanitaires que l'Ukraine défend. Néanmoins, il a insisté sur le fait qu'il s'agit d'une mesure « nécessaire » pour faire face à la menace russe et protéger le peuple ukrainien. La décision finale reviendra au Parlement ukrainien, qui devra ratifier le retrait de la Convention. En attendant, la communauté internationale observe avec attention cette évolution, consciente de l'impact potentiel sur le droit humanitaire et la lutte contre les mines antipersonnel.

L'impact sur les efforts de déminage

Un autre point important à considérer est l'impact de ce retrait sur les efforts de déminage en Ukraine. Le pays est l'un des plus touchés au monde par les mines et les engins explosifs, et la présence de ces derniers constitue une menace constante pour la sécurité des populations civiles. Le retrait de la Convention pourrait compliquer les efforts de déminage et rendre plus difficile l'accès aux zones contaminées. Il est donc essentiel que l'Ukraine continue à coopérer avec les organisations internationales et les pays partenaires pour assurer la sécurité de ses citoyens et la reconstruction de son territoire.

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